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Le
désert du Fezzan, en Libye
Traversée féerique de l’Akakus
par Mostefa
BRAHIM
Plus
au midi encore de la Tripolitaine et du Cyrénaïque,
le Fezzan, sous une lumière scintillante et pure, est un cortège
de paysages étonnants, mariage délicat d’ocres miel
et champagne exhaussés du bleu céruléen du ciel.
Pour une évasion mémorable et de belles émotions
en perspective. .
FORS
L’ÉTROITE frange littorale au nord, la Libye, grande
comme trois France, est un océan de dunes et de rocailles émaillé d'une
myriade de plateaux fantomatiques, d’oasis verdoyantes et de
lacs translucides, d’une magie ineffable. Dès la ville
de Sebha, au cœur du pays, le Fezzan s'illumine
avec la mer de sable d’Oubari, mirage en vagues de dunes couleur
caramel et abricot. Au sud-ouest, il profite des ultimes cahots du
Tassili n’Ajjer algérien pour arborer de subtils reflets
cuivrés de grès brûlé et de jaune auréolin
de sable pour rehausser les reliefs de ruiniformes de l’Akakus.
Car le Fezzan est intimement lié à la genèse du
Hoggar et de ses trois tassilis : N'Ajjer, Akakus et Messak ceints
par les grands ergs d’Oubari et de Mourzouk.
La magie du Fezzan
Au
confluent des routes du commerce transsaharien, le Fezzan est surtout
le creuset de cultures Arabes, Touaregs et Toubous ayant succédé aux
Garamantes, une dynastie de dresseurs de chevaux pour les courses de
chars, immortalisée par Hérodote pour leurs « chariots
attelés à quatre chevaux » et la maîtrise
du négoce de l’ébène, de l’ivoire,
de la poudre d’or, de peaux et d’escarboucles de rubis,
de saphir et de grenat oriental.
Mirage en plein désert, les lacs d’Oubari
Partout
le Fezzan est un ravissement. À l’erg Oubari,
il devient mirage. La mer de dunes, parcheminée à souhaits
de flots de sable ambre et aurore, dévoile un chapelet de lacs,
psychés bleu cobalt, finement ourlés de palmiers verts,
s’évertuant à refléter l’éclat
insolent d’un paysage éminemment photogénique.
Jaillis des creux des dunes, ces lacs diaphanes sont à la
source des palmeraies autrefois peuplées de tribus aux origines
obscures : les Daouadas. Aujourd’hui, ils sont le repaire
des seuls fennecs qui survivent de gerboises et de dattes tombées
des palmiers alentour. Et ceux de Gabraoun et d’Oum el-Maa font également
office de piscine naturelle pour le plus grand bonheur des touaregs
de passage.
L’art pariétal de l’Akakus
Voguant
sur les ondes évanescentes des dunes, le périple
se poursuit à travers le Fezzan en 4x4 en une douce balade pour
atteindre Germa (Garama, capitale mythique des Garamantes) et par-delà,
l’immensité de l’Akakus. Avec ses forêts labyrinthiques
de grès buriné par l’érosion en arches et
cheminées de fée, le sidéral panorama de l’Akakus
aurait pu inspirer Franck Herbert pour sa fameuse trilogie de « Dune ».
Cette « émeraude des Garamantes » est
un immense plateau minéral où s'opposent le sable et
la roche. Autant de décors fantasmagoriques, que le vent, capricieux,
ne cesse de sculpter à l’infini comme pour titiller l’imaginaire
humain. Trésor immuable où rien ou presque n’a
changé depuis
des lustres, si ce n’était ces graffitis rupestres tagués
par des artistes du néolithique pour nous rappeler que le désert était
autrefois pâturages où paissaient buffles, girafes, éléphants
et rhinocéros. Des scènes de chasse et des cérémonies
(qui remontent pour certaines à 12 000 ans avant notre ère)
gravées dans le grès d’un trait sûr et profond
avec une finesse surprenante, qui témoignent d’un mode
de vie et d’une civilisation florissante. Tout comme les quelques
acacias, coloquintes ou calotropis en fleurs parsemés çà et
là, vestiges tenaces de cette époque de gloire…
L’oasis de Ghat et l’Algérie
de l’autre
côté
Au pied du Tassili N'Ajjer, frontière
naturelle avec l'Algérie,
l’oasis flamboyante de Ghat, avec son architecture séculaire
faite de maisons teintées d’ocre rouge et de traboules
dédaléennes, est une adorable fresque mordorée
en parfaite osmose avec les dunes environnantes et les hautes falaises
de l’Akakus en décor de fond.
La tête dans les étoiles
Le
soleil se couche déjà sur les dunes pourpres de
l’horizon alors que des myriades d’étoiles viennent
perler le ciel qui scintille de mille éclats. Une légère
brise du nord, bercée par l’eurythmie
flûtée des chants touaregs, séduit l’âme
et l'emmène voguer parmi les étoiles, quelque part, entre
les nébuleuses d’Orion et d’Andromède, loin
des dunes géantes, des mouflons qui hivernent et des fennecs en
cavale !
> Mostefa
BRAHIM |
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Leptis
Magna |
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Même
si la Libye semble être une terre inconnue,
pour les Français notamment, sa position géographique
n’en aura pas moins été un enjeu stratégique
convoité par les grands empires du monde méditerranéen :
Ainsi en va t’il des Romains qui la colonisèrent jusqu'aux
Garamantes du Fezzan pour en faire une riche région agricole.
La cité romaine de Leptis Magna, à 130 Km de Tripoli,
sur les rives de la Méditerranée, garde encore des
vestiges uniques de cette époque de faste. L’empereur
Trajan a fait de Leptis un comptoir commercial prospère
mais c’est avec Septime Sévère et son désir
d’en faire la rivale de Rome, que la cité occupe une
place prépondérante sur le bassin méditerranéen.
Inscrite
au patrimoine mondial de l’UNESCO,
Leptis Magna s’étend
sur 400 hectares et même si 75% de ses vestiges sont encore
ensevelis sous les sables du désert, la majestueuse cité peut
témoigner d’une perfection architecturale inégalée.
L’arc de triomphe de Septime Sévère avec sa
somptueuse décoration et considéré comme le
plus riche en reliefs et le plus beau des arcs d’honneur
du monde romain. Les Thermes d'Hadrien décorés de
statues de marbres précieux et de motifs « lotus
et acanthe »,
le forum, vaste esplanade jonchée de colonnes et d’architraves
ornés de médaillons aux des têtes de Méduses
et de Néréides, l’impressionnant théâtre
en bord de mer, le splendide amphithéâtre de 15000
places, adossé à l’hippodrome… Autant
de trésors
d’une valeur immense.
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Pour
Partir |
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(Photo DR)
Séjours
- Nomade Aventure organise des circuits
d'une ou deux semaines, départ le
samedi en vol charter Paris-Marseille-Ghat, comme le « Petit
panorama du Fezzan » :
un circuit de 8 jours, bien équilibré entre
petites randonnées et 4x4, à partir de 840 euros ou les « Tassilis
secrets » : un trek de 15 jours.
- Voyageurs du Monde propose un
circuit de 10 jours « Splendeurs du Fezzan ».
- Point Afrique assure
des circuits de 8 jours tels la « Randonnée dans l'Akakus » à partir
de 394 euros ou la « Terre des Garamantes » en 4x4 mais également « la Libye en famille » pour
une première approche du désert
libyen avec les plus jeunes.
- Oriensce offre un programme
en individuel (voiture avec chauffeur) dans le désert du Fezzan de
9 jours
Voir également les tours-opérateurs :
-
Clio
- Hommes et Montagnes
-
Chemins de sable
-
Allibert
- Kuoni
-
Nouvelles Frontières
Transports
- Afriqiyah
Airways (55, bd de Strasbourg 75010 Paris, tél. 01 42 96 49 96) assure
5 vols réguliers par semaine Paris-Tripoli (3 h 30 de vol environ).
- Point
Afrique.com
assure des vols charters pour Ghat, au départ de Paris, Toulouse et Marseille. À certaines
dates, des prix « flash » sont
proposés.
Formalités
Le passeport valide 6 mois après le retour et le visa sont obligatoires.
Seuls les voyages organisés sont autorisés.
Santé
Aucune vaccination n'est exigée mais il est conseillé de respecter
les précautions d'usage.
Climat
Avec 9/10e de sa surface couverte par le désert, la Libye est belle
en toutes saisons. En hiver, les températures sont agréables
(de 25 à 30°C) le jour et douces la nuit (10°C).
Argent
La monnaie locale est le Dinar Libyen (1€ = 1,5 LYD environ). Les Euros
sont acceptés presque partout.
Langue
L'arabe est la langue officielle. On trouve ici et là des libyens parlant
français et anglais.
Décalage horaire
Plus 1 heure en hiver.
Renseignements
- Consulat de Libye à Paris : 18, rue Kepler 75116 Paris,
tel. 01.47.20.19.0.
- Ambassade de Libye : 2 rue Charles Lamoureux 75116 PARIS, tel.
01.45.53.40.70.
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