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Article paru dans

La perle ambrée de l'Océan Indien

par Mostefa BRAHIM
A peine suggérée par un point griffonné sur l'atlas géographique, Rodrigues, petite bavure d'encre emperlée sur le bleu profond de l'océan Indien, est une île dont la richesse tient à sa vénusté discrète et à son authenticité originelle aux couleurs d'éternité.

LONGTEMPS DÉLAISSÉE en raison de la modestie de ses ressources et de sa superficie (18 kilomètres de long sur 8 de large), Rodrigues, par la force des choses, a préservé ses coutumes et son authenticité. A quelque 600 kilomètres au nord-est de Maurice, cette petite île attifée du sobriquet de « Cendrillon des Mascareignes » fait plutôt l'effet d'une belle aventurine enchâssée dans l'écrin turquoise d'un lagon deux fois plus grand et cerclée d'une quinzaine d'îlots sinoples ceints de sable d'or.
Dans une tendre indolence, Rodrigues cultive au quotidien sa douceur de vivre et son aménité, indifférente au tumulte du monde lointain. Son paysage vallonné (le point culminant, le mont Limon, est à 400 mètres) se prête à de longues balades à travers les monts boisés sur les hauteurs ou le long des côtes avec des arrêts dans de jolies petites criques aux eaux limpides et claires idéales pour la baignade.
Paysages magnifiques où il n'est pas rare de croiser des animaux en liberté : moutons, vaches, cabris (les biches rodriguaises), chiens, chats, poules picorant ou dindons gloussant. Il fut un temps où Rodrigues a possédé jusqu'à seize espèces endémiques de reptiles et d'oiseaux ; aujourd'hui, il n'en reste plus que trois, menacées de disparition...

Une ferme dans l'océan
Cette immense ferme ouverte offre une nature de contrastes où poussent côte à côte grenadiers et bananiers, figuiers et papayers, orangers et manguiers, eucalyptus et palétuviers. De magnifiques flamboyants aux fleurs rouges éclatantes voisinent avec des lauriers-roses.

Pantonymes chantants
A Rodrigues, il n'est d'autres desseins que celui de prendre le temps de vivre simplement et d'apprécier le rythme particulier des Rodriguais sur cette terre où le temps semble avoir arrêté sa course. Flâner sur les sentiers menant à des hameaux colorés aux toponymes chantants comme baie Topaze, rivière Banane, baie Pistache, mont Persil ou bois de Amourettes accrochés aux prairies verdoyantes et aller à la rencontre de gens accueillants au style de vie simple et harmonieux, fiers de leur culture.
D'origine volcanique, Rodrigues recèle de nombreuses ravines et une trentaine de grottes répertoriées, dont la plus célèbre est la caverne Patate : une véritable caverne d'Ali Baba de presque 800 mètres de long, située à environ 18 mètres au-dessous du niveau de la mer, dont les stalactites et stalagmites aux formes surprenantes titillent l'imagination : ici une tête de bédouin, là, la silhouette d'un chameau accroupi et, plus loin, la forme d'un palais des mille et une nuits...
Côté mer, Rodrigues offre un royaume sous-marin mirifique avec ses cavernes de corail et plus de 200 espèces de poissons exotiques qu'on admire avec de simples masque et tuba dans le vaste lagon aux eaux calmes protégées par la barrière de corail.
Port Sud-Est est le royaume des « piqueuses d'ourites », ces femmes de tous âges qui, dès l'aube, arpentent le lagon à marée basse, armées de fouines (tiges de fer) pour sonder le corail et dénicher les poulpes avant de les faire sécher au soleil et au vent sur des sortes d'étendoirs ostensibles le long des chemins de terre.

Un tourisme durable et écologique.
Il faut aller à la « capitale », Port Mathurin - une bourgade d'une dizaine de rues commerçantes où les maisons coloniales s'adjoignent à quelques boutiques -, pour voir un peu d'animation... à l'heure du marché du moins... et assez tôt le matin car dès 8 heures, il n'y a déjà presque plus personne !
Unique port de l'île, Port Mathurin apporte aussi à la vie rodriguaise une agitation éphémère avec l'arrivée du « Mauritius », le bateau qui, venant de Maurice, constitue le seul lien de Rodrigues avec le monde extérieur.
A Rodrigues, le soir, on dîne de rougaille de poisson (épinoche ou cordonnier à la chair onctueuse) ou d'ourite salée - poulpe cuit dans la caraille (poêlon) et accompagné d'une fricassée de giraumon (courge) - avant de se laisser aller aux rythmes surannés de l'accordéon diatonique et des danses désuètes de la vieille Europe. On est vite ravi par le séga tambour, le laval (pour la valse), le mazok (mazurka) ou même le kotis (scottish) dans une nostalgie enchanteresse.
Sa discrétion a valu à Rodrigues de rester à l'écart des agitations de notre monde. Si l'île a appris à composer avec cet isolement relatif, elle est aujourd'hui ballottée entre le souhait de préserver ses valeurs et la tentation de rompre sa déréliction en s'ouvrant pleinement au tourisme... Le compromis qui se dessine actuellement, qui est de développer un tourisme durable et écologique adapté à la dimension de l'île, parviendra-t-il à satisfaire les exigences de chacun ?
« Le plus beau discours sur la protection de la nature n'empêchera pas la poursuite des saccages, sous couvert de rentabilité. » Espérons que la volonté des Rodriguais soit plus forte que cette simple citation, fut-elle de Théodore Monod.
> Mostefa BRAHIM

Feu les tortues !

Dès le XXe siècle, Rodrigues recevait la visite des commerçants arabes sur leur itinéraire marchand entre l'est de l'Afrique et les Indes. Une carte datant de 1153 dressée par le géographe arabe al-Idrisi (Dreses), répertorie déjà Dina Moraze - l'île orientale en français - et les îles de l'archipel des Mascareignes. En 1528, elle reçut la visite d'un certain Don Diego Rodriguez qui lui donna son nom.
Annexée en 1725 par les Français, elle fut régulièrement visitée par la Compagnie des Indes. Mahé de La Bourdonnais la colonisa et décima du coup les tortues géantes qui la peuplaient pour alimenter les navires de passage. C'est à partir de 1760 que Rodrigues connut son véritable peuplement. En 1814, elle tomba sous la tutelle anglaise jusqu'en 1968, date de l'indépendance de l'île Maurice.
Si les premières voitures ont roulé sur l'île dans les années 1950, c'est l'atterrissage du premier avion, en 1972, qui précipita irrémédiablement Rodrigues et ses 40 000 habitants dans le monde extérieur.

Pour Partir

SEJOURS :
Hôtel Le Méridien à Maurice (Village Hall Lane, Pointe-aux-Piments)  Entièrement rénové en 2003, l'établissement compte 198 chambres et suites décorées dans des tonalités chaudes de bois. L'immense hall d'entrée a été complètement revu dans un style contant les Indes. Un Spa d'inspiration asiatique et un centre de conférences de 500 personnes totalement équipé pour l'incentive et les séminaires complètent l'ensemble. 4 restaurants différents accueillent les hôtes. Se renseigner auprès de Tourinter, Nouvelles Frontières, Exotismes ou Rêv'Vacances pour réserver.
One Way Bleu propose un forfait de 9 jours à Rodrigues avec le vol aller-retour via Maurice sur Air Mauritius à l'hôtel Cotton Bay.
- Hôtel Coton Bay, cottonb@intnet.mu, uUne délicieuse adresse en bordure de mer à Pointe-Cotton. 48 chambres climatisées dans des bungalows face au lagon, piscine, restaurant (excellent), salles de séminaires, sports équestres et nautiques et centre de plongée.
- Le Mourouk Ebony, mourouk.ebony@eucis.com, petit hôtel de charme avec une vue idyllique sur le lagon entouré d'une barrière de corail aux multiples tons de bleu traversé par un grand chenal sinueux et parsemé d'innombrables îlots déserts. 30 chambres de style créole. Les terrasses privées donnent toutes sur la mer. Divers sports sont proposés tels que planche à voile, kayak, dériveur, plongée en apnée, beach-volley, pétanque ou tir à l'arc.
-Les cocotiers, lescocotiers@intnet.mu, hôtel de charme dans un savoureux style colonial de 40 chambres, piscine, plage et restaurant avec une bonne notoriété.

Pratique
Pour visiter l'île et vu l'état des routes, il est conseillé de louer un petit 4X4 pour découvrir tous les charmes de Rodrigues. Vous pouvez aussi réserver une voiture avec chauffeur qui sert également de guide. Attention : conduite à gauche sur des routes cabossées et une seule station-service sur l'île !
- RodTours, Camp du Roi, Port-Mathurin, rodtours@intnet.mu.

Renseignements
Office de tourisme de l'île Maurice, 124, boulevard Haussmann, 75008 Paris. infomaurice@ot-maurice.com.
- Ambassade de l'île Maurice à Paris, 127, rue de Tocqueville, 75017 Paris.

Transports
Air Mauritius, en partenariat avec Air France, propose 17 vols hebdomadaires directs au départ de Paris vers l'île Maurice (onze heures) et assure 4 vols quotidiens entre Maurice et Rodrigues (un peu plus d'une heure).
Comptoir Air Mauritius - 5, bd de la Madeleine - 75001 Paris.

Formalités
Passeport valable encore six mois après le retour. Visa uniquement pour les séjours supérieurs à 3 mois.

Décalage horaire
+ 3 heures, + 2 en été.

Langues
Créole, anglais, français.

Santé
Aucun vaccin n'est obligatoire mais les vaccinations D.T. Polio sont conseillées.

Monnaie
La roupie Mauricienne (1 € = 32 Rs environ). Les cartes de crédit sont acceptées dans les hôtels, quelques restaurants et boutiques. L'île ne compte que sept banques dont quatre à Port Mathurin.

Climat
Climat idéal toute l'année avec une température moyenne de 27°. Une saison humide de décembre à avril (quelques ondées, moins nombreuses sur la côte ouest, sous le vent) et une saison sèche de mai à décembre.